MALBROUGH S'EN VA EN GUERRE
Malbrough s'en va-t-en guerre,
Mironton, mironton, mirontaine,
Malbrough s'en va-t-en guerre,
Ne sais quand reviendra. {3x}
Il reviendra-z-à Pâques,
Mironton, mironton, mirontaine,
Il reviendra-z-à Pâques,
Ou à la Trinité {3x}
La Trinité se passe,
Mironton, mironton, mirontaine,
La Trinité se passe,
Malbrough ne revient pas.
Madame à sa tour monte,
Mironton, mironton, mirontaine,
Madame à sa tour monte,
Si haut qu'elle peut monter.
Ell' voit venir son page,
Mironton, mironton, mirontaine,
Ell' voit venir son page,
Tout de noir habillé.
"Beau page, mon beau page,
Mironton, mironton, mirontaine,
Beau page, mon beau page,
Quelles nouvell's apportez ?"
Aux nouvell's que j'apporte,
Mironton, mironton, mirontaine,
Aux nouvelle's que j'apporte,
Vos beaux yeux vont pleurer.
Quittez vos habits roses,
Mironton, mironton, mirontaine,
Quittez vos habits roses,
Et vos satins brochés.
Monsieur Malbrough est mort,
Mironton, mironton, mirontaine,
Monsieur Malbrough est mort,
Est mort et enterré.
J' l'ai vu porter en terre,
Mironton, mironton, mirontaine,
J' l'ai vu porter en terre,
Par quatre-z-officiers.
L'un portait sa cuirasse,
Mironton, mironton, mirontaine,
L'un portait sa cuirasse,
L'autre son bouclier.
L'un portait son grand sabre,
Mironton, mironton, mirontaine,
L'un portait son grand sabre
L'autre ne portait rien.
A l'entour de sa tombe,
Mironton, mironton, mirontaine,
A l'entour de sa tombe,
Romarins fut planté.
Sur la plus haute branche,
Mironton, mironton, mirontaine,
Sur la plus haute branche
Un rossignol chantait.
On vit voler son âme,
Mironton, mironton, mirontaine,
On vit voler son âme
Au travers des lauriers.
La cérémonie faite,
Mironton, mironton, mirontaine,
La cérémonie faite,
Chacun s'en fut coucher.
Les uns avec leurs femmes
Mironton, mironton, mirontaine,
Les uns avec leurs femmes,
Et les autres tout seuls !
J'n'en dis pas davantage,
Mironton, mironton, mirontaine,
J'n'en dis pas davantage,
Car en voilà-z-assez".
D'un côté, 120 000 hommes de troupe, anglais et hollandais, et 120 canons,
sous le commandement d'Eugène de Savoie-Carignan et de John Churchill, duc de Malborough.
En face, 80 000 soldats français et 80 canons, dirigés par le duc Claude-Louis-Hector de Villars,
maréchal de France, et le vieux duc Louis-François de Boufflers, lui aussi maréchal.
Ces deux armées s'affrontent toute la journée pour assurer la suprématie
sur tout le quart nord-ouest du royaume de Louis XIV.
Hélas, Villars est gravement blessé et c'est la terrible défaite des français.
Le vainqueur de Malpaquet est incontestablement l'anglais Malborough.
Les français, vaincus par les armes, se vengèrent en imaginant cette chanson burlesque de Malbrough,
rendue populaire vers la fin du XVIII ème siècle seulement.